Trouver la joie dans une vie pleine de problèmes

Crédits : Esther Aarts

Depuis quelques années, les drames s’enchaînent, qu’ils soient politiques, sanitaires, écologiques, sociaux ou économiques et il est parfois difficile de ne pas remettre en question le sens de nos vies. Dans de nombreuses cultures, le bonheur n’est qu’une ponctuation dans la grammaire de la vie. Le bouddhisme apprend à ses disciples que la vie est d’abord synonyme de souffrance. Blaise Pascal écrit dans ses Pensées qu’on adore avoir des problèmes : “on cherche le repos en combattant quelques obstacles, et si on les a surmontés, le repos devient insupportable par l'ennui qu'il engendre. Il en faut sortir et mendier le tumulte”.

Pour Camus, c’est différent. Il explique dans Le mythe de Sisyphe qu'en dépit des difficultés de ce monde, les êtres humains sont quand même heureux : même dans des circonstances terribles, les gens s’aiment, ils apprécient de simples conversations et continuent de se divertir. Camus conseille d’embrasser le ridicule de la vie, la seule façon viable selon lui d'atteindre le bonheur. Il faudrait s’amuser du fait que nos vies n’aient parfois pas de sens, plutôt que chercher un sens cosmique à nos routines incessantes. Pour le philosophe, le bonheur est (simplement) une déclaration d'indépendance existentielle.

Si embrasser le ridicule nous semble impossible, Camus affirme que c'est à cause de notre orgueil et nos principes en dehors desquels on refuse le bonheur. On peut aussi ne pas être d’accord avec cette approche et penser que tout doit avoir un sens, mais cela ne nous empêche pas de créer de la joie dans ce qui nous agace. En ce sens, The Atlantic propose trois conseils pour embrasser l’ennui, le ridicule et ainsi se forger une vie plus heureuse à partir de petites choses :

1. Affrontez l’adversité.

Il s’agit de se rebeller contre sa perception du monde, mais, en changeant notre réaction à cette perception. Si on ne peut pas changer la monde, on peut changer la manière dont on ressent les choses. Lorsque nous ressentons du désespoir face à des événements de nos vies, on peut réagir en invoquant un mantra personnel tel que “Je ne sais pas ce que tout signifie, mais je sais que je suis en vie en ce moment, et je ne gâcherai pas cet instant”. Dites-le à voix haute et le répéter afin de la comprendre pleinement et consciemment.

2. Saisissez les occasions de faire du bien.

Plutôt que de focaliser sur les grands problèmes qu’on ne peut pas changer comme la guerre, les catastrophes naturelles ou la haine, The Atlantic propose de se concentrer sur les petites choses que l'on peut faire. Si votre trajet jusqu'au travail est un cauchemar, plutôt que vriller sur les voitures qui n’avancent pas au feu, laissez passer la personne coincée dans la mauvaise voie qui essaie désespérément de s'insérer, en lui faisant un sourire. Si vous êtes assis à votre bureau et que vous vous agacez de ne plus avoir d’inspiration, pourquoi ne pas apporter un café frais au collègue qui appréciera grandement ce geste ? Les gentillesses, explique les scientifiques, améliorent le bien être de tout le monde, celles et ceux qui les font comme celles et ceux qui les reçoivent.

3. Soyez pleinement présent.

Il est beaucoup plus facile de trouver de la joie et du sens aux petites choses que l’on fait (comme la vaisselle ou assister à un énième réunion) lorsqu'on le fait en pleine conscience. C'est ce que le moine bouddhiste vietnamien Thich Nhat Hanh explique : "En faisant la vaisselle — une action peu flatteuse — on ne devrait faire que la vaisselle. On devrait être totalement conscient du fait que l'on fait la vaisselle, ce qui est incroyablement méditatif pour de nombreuses personnes".

Enfin, on peut aussi écouter le podcast “How to live a better life” (en français : “Comment améliorer sa vie”) dont cet épisode How to live when in pain (trad : “Comment vivre quand on souffre”) qui aide les personnes les plus seules à trouver des sources de bonheur dans leur vie.

Toutes les cultures ne font pas du bonheur un objectif de vie (et ce n’est pas pour ça qu’elles sont malheureuses) mais on peut toujours définir — dans une certaine mesure — sa propre culture du bonheur.

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