Grenoble, la frenchy green

Nous sommes au pied des Alpes et donc, nous voyons directement les effets du changement climatique” explique au Financial Times Eric Piolle, maire de Grenoble, la ville française récemment élue "capitale verte de l’Union Européenne”. Grenoble est aussi la première ville en France à avoir élaboré un plan climat des 2005. Résultat, en 2016, les émissions de gaz à effets de serre avaient diminué de 25%. C’est un sujet de coeur dans la région : la température moyenne dans les Alpes a augmenté de plus de 2 degrés depuis 1900 — environ deux fois la moyenne mondiale.

Grande première : la capitale de l’Isère permet désormais à tous les foyers d’être entièrement alimentés par des énergies renouvelables. La ville met aussi l'accent sur la démocratie participative, en invitant les habitants à proposer des initiatives environnementales qui sont soumises à un vote public.

Même si la participation reste encore faible (seulement quelques milliers de personnes sur une population de 160 000 habitants) plus de 4 millions d'euros ont été dépensés pour des projets gagnants depuis 2015.

Les écoliers sont par exemple invités à réaménager leurs cours de récréation, en y introduisant des carrés de légumes et des arbres pour atténuer la chaleur excessive que les surfaces artificielles produisent les jours très ensoleillés. Les déchets alimentaires issus de la collecte des ménages sont utilisés pour produire du compost et du biogaz. Et, en 2014, des centaines de panneaux publicitaires ont été interdits et remplacés par des arbres et des panneaux d'affichage pour les intérêts locaux.

Autre point mettant en valeur les habitant·e·s : la région métropolitaine Grenoble-Alpes a mis en place une Convention climat citoyenne. Réunis de mars à octobre, ses 100 délégué·e·s ont formulé plus de 200 propositions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de la région. Leur travail a fait l'objet d'une session lors du Sommet mondial de la démocratie participative de décembre, au cours duquel Grenoble a accueilli des représentants de plus de 60 pays pour discuter du renouveau démocratique et de la justice environnementale.

César Lechémia, cofondateur de Cultivons nos Toits, est l'une des forces vives de la communauté urbaine. Outre la création de potagers sur les toits des logements sociaux, son projet rassemble des migrants originaires de pays comme l'Afghanistan et la Somalie pour échanger des idées et pour cuisiner.

Sur les 22 entreprises sélectionnées par l'accélérateur de start-ups gouvernemental French Tech pour son programme Green20 l'année dernière, quatre étaient basées près de Grenoble. L'une d’elles, Waga Energy, produit du biométhane à partir de gaz de décharge, affirmant éviter 45 000 tonnes d'émissions équivalentes à du CO₂ par an. Fondée en 2015, elle a levé plus de 100 millions d'euros et exploite 13 unités en France. On dit que la créativité est une histoire d’environnement : cela semble vrai à Grenoble, qui dit faire le pari d’une ville responsable, en phase avec sa réalité.

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