Le ski est-il un drame écologique ?

Les stations de ski questionnent de plus en plus. Ces sommets de montagnes parfaitement aménagés par l’homme et pour l’homme. Selon le Crédoc, entre 10 % Français pratiquent le ski alpin seulement une fois par an (25% selon l’association des Domaines Skiables).

Pour les écologistes, le ski est devenu un passe-temps écocidaire pour élites (126 à 378 euros le forfait hebdomadaire sans compter le trajet et le logement) dans des temps où l’on demande aux citoyens de faire attention à leurs dépenses énergétiques. Fin août 2019, le WWF éplinglait l’attaque à la pelleteuse et au bulldozer d’un des plus hauts glaciers d’Autriche dans le but de relier deux stations de ski.

Le magazine Reporterre détaille : pour faire tourner les canons à neige, il faut de l’électricité et beaucoup d’eau : 4 000 m³ à l’hectare en moyenne. Soit environ 1,5 piscine olympique. Une eau que les stations vont pomper dans les retenues collinaires, comme celles de La Clusaz. Le domaine possède quatre réservoirs et souhaiterait en construire un cinquième sur le plateau de Beauregard. Selon le journal La Croix, près de 95 milliards de litres d’eau seraient ainsi utilisés et gaspillés chaque hiver dans les Alpes.

L’association des Domaines skiables assure de son côté que le nécessaire est fait pour économiser le plus d’eau possible et que l’eau, une fois fondue, retourne aux rivières.

Au delà de l’enjeu de l’hydrologie, phénomène essentiel à la vie d’une chaine montagnes, se pose aussi le sujet de la faune et de la fore : les dameuses, ces machines qui tassent la neige pour préparer les pistes aux skieurs, détériorent l’équilibre du subnivium, cette épaisse couche de neige sous laquelle un grand nombre d’espèces d’animaux se réfugient l’hiver venu pour survivre aux températures glaciales. Un écosystème saisonnier fascinant, méconnu, et aujourd’hui menacé par le changement climatique. S’ajoutent aussi la bétonisation pour installer de nouveaux logements de vacances et ajouter des remontées mécaniques supplémentaires.

Alors est-il possible de développer des stations de ski “vertes”, comme le proposent les 131 stations de ski des Alpes du nord et le label flocon vert ? Selon la Cour des Comptes, même en privilégiant le train pour s’y rendre, en louant un équipement de seconde main, en réduisant le chauffage dans son logement et en mangeant végétarien, le compte n’est pas bon : les températures moyennes dans les Alpes ont augmenté de plus de 2 degrés depuis 2012. Une chose est sûre : il y aura donc de moins en moins de neige dans les zones montagneuses.

Sur le territoire français seulement, on compte 250 stations de ski. Alors que se terminent le mondial du ski à Courchevel-Méribel, les écologistes, accusés de “ski-bashing” par la profession, posent la question : cesser de pratiquer le ski est-il un si grand mal face à la préservation des poumons blancs de la planète ?

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